La tomate donne saveur et couleur à une multitude de plats. Elle
pourrait contribuer à la prévention des maladies cardiovasculaires et
de certains cancers, notamment celui de la prostate.
Les bienfaits de la tomate
Cancer de la prostate:
Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus souvent
diagnostiqués chez les hommes. Plusieurs études ont révélé que la
consommation fréquente ou régulière de produits dérivés de la tomate
pourrait avoir un effet protecteur contre cancer de la prostate. Les
composés présents dans les produits à base de tomate augmenteraient la
résistance des cellules à l’oxydation et préviendraient ainsi le
développement de ce type de cancer. D’après les résultats d’une
méta-analyse, les plus grands consommateurs de tomates et de ses
dérivés diminueraient de 10 % à 20 % leur risque de développer le
cancer de la prostate comparativement aux hommes qui en consomment peu.
D’autres études n’ont toutefois pas montré des résultats concluants, la
prévention du cancer de la prostate par la consommation de tomates
s’observerait uniquement chez les personnes les plus à risque de ce
type de cancer.
Autres cancer: Selon une vingtaine d’études35, une
consommation élevée de tomates ou d’un antioxydant prépondérant dans la
tomate (le lycopène) serait reliée à une plus faible incidence de
cancer du poumon36 et de l’estomac37. La consommation de tomates et de
lycopène pourrait aussi avoir un effet protecteur sur l’incidence des
cancers du pancréas, du côlon, du rectum, de l’oesophage, de la cavité
orale, du sein et du col de l’utérus. D’avantage d’études sont
cependant requises pour bien définir le rôle du lycopène dans la
prévention de différents types de cancer, de même que celui d’autres
composés présents dans la tomate, tels que les caroténoïdes.
Maladies cardiovasculaires. Une étude d’envergure menée chez des femmes
a démontré que plus celles-ci consommaient de produits à base de
tomates, plus elles réduiraient leurs risques de maladies
cardiovasculaires. Les dérivés de la tomate, consommés quotidiennement,
diminueraient l’oxydation des lipides dans le sang (par exemple le
cholestérol-LDL ou « mauvais » cholestérol) réduisant ainsi l’incidence
de la maladie coronarienne. Selon une autre étude, les extraits de
tomates ainsi que différents produits à base de tomates diminueraient
l’agrégation plaquettaire et, par conséquent, la formation de caillots
sanguins pouvant obstruer les artères. De plus, des concentrations
sanguines élevées de lycopène, un composé abondant dans la tomate,
seraient associées à une plus faible incidence de maladie
cardiovasculaire. Les résultats de ces études démontrent que la
protection cardiovasculaire de la tomate pourrait être assurée non
seulement par le lycopène, mais aussi par d’autres composés
antioxydants et des vitamines, qui agiraient en synergie.
Que contient la tomate ?
Antioxydants
La tomate contient des antioxydants, principalement des caroténoïdes,
dont le plus abondant est le lycopène, un pigment qui lui donne sa
couleur rouge vif. L’activité antioxydante de la tomate est aussi
assurée par différents composés phénoliques. Les composés antioxydants
contenus dans les fruits et les légumes protègeraient les cellules du
corps des dommages causés par les radicaux libres et préviendraient le
développement des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et
d’autres maladies liées au vieillissement.
Le lycopène se trouve en concentration
particulièrement élevée dans les tissus de la prostate. Selon plusieurs
études, ce composé contribuerait à prévenir le cancer de la prostate,
d’autant plus que des concentrations élevées de lycopène dans le sang
ont été associées à de plus faibles incidences de ce type de cancer.
Par contre, la prise de suppléments de lycopène n’a pas été associée
aux mêmes effets dans l’organisme. Les chercheurs supposent que le
lycopène ne serait pas l’unique composé responsable de ces effets. Il
agirait en synergie avec d’autres composés présents dans la tomate,
dont d’autres caroténoïdes.
Les tomates et les produits à base de
tomates sont les principales sources de lycopène dans l’alimentation
nord-américaine4, fournissant 85 % de ce caroténoïde. En plus de son
importante action antioxydante, la tomate aurait des effets
hypocholestérolémiants et anti-inflammatoires, ainsi que la capacité
d’empêcher la prolifération de certains types de cellules cancéreuses.
Même si les données actuelles ne sont pas suffisantes pour recommander
un apport quotidien en lycopène, les études indiquent que la
consommation de plus de 6 mg de lycopène par jour (environ 2 tomates
crues ou ½ verre de jus de tomate) pourrait entraîner des effets
bénéfiques.
Les tomates et les produits dérivés de
la tomate contiennent différentes quantités de lycopène selon le
processus de transformation qu’ils ont subit (cuisson, broyage,
homogénéisation, etc.). La biodisponibilité du lycopène, c’est-à-dire
son absorption dans l’organisme, augmente lorsque le lycopène change de
structure ou lorsqu’il est libéré des cellules qui le contiennent. La
consommation de produits à base de tomates augmente significativement
la concentration de lycopène dans le sang. À titre d’exemple, il
faudrait consommer de 3 à 13 fois plus de tomates fraîches que de jus
ou de pâte de tomates pour augmenter de façon équivalente les
concentrations sanguines de lycopène. Le fait de couper les tomates
fraîches en petits morceaux et de les consommer avec une source de gras
aurait pour effet d’améliorer l’absorption de ce caroténoïde dans le
sang. Il est à noter que la capacité d’absorption du lycopène dans
l’organisme diffère d’un individu à l’autre.
Plus d’antioxydants dans la sauce et la pâte de tomate.
La
pelure de la tomate contient
davantage d’antioxydants (composés phénoliques, vitamine C et lycopène)
que sa chair et ses graines. Comme les produits dérivés de la tomate
(telles la pâte ou la sauce tomate) sont
plus concentrés, ils contiennent généralement plus de nutriments et de composés
antioxydants, tel le lycopène. Par exemple, à poids équivalent, le contenu en antioxydants de la
pâte de tomate serait de 3 à 6 fois plus élevé que celui de la tomate fraîche
.
Le lycopène : l’aliment ou le supplément?
La tomate contient plusieurs nutriments
essentiels (antioxydants, vitamines, minéraux, fibres) qui exercent
différents effets sur la santé. Ces composés actifs agissent de façon
synergique. Les
suppléments de lycopène ne procurent
pas les mêmes effets bénéfiques et ne sont d’ailleurs pas encore bien
démontrés chez l’humain. La consommation de légumes et de fruits,
incluant les tomates, demeure le meilleur moyen de se prévaloir des
bienfaits qui leurs sont attribués. Plusieurs
études prospectives et
épidémiologiques ont
d’ailleurs révélé qu’une consommation élevée de fruits et de légumes
diminuait le risque de maladies cardiovasculaires, de certains cancers
et d’autres
maladies chroniques.
Précautions
L’hypersensibilité à la tomate
Les personnes allergiques au latex peuvent démontrer une
hypersensibilité à la tomate, ainsi qu’à d’autres aliments (tels que
le kiwi, la banane, la pêche, le poivron). Les réactions sont diverses,
passant de l’urticaire aux réactions
anaphylactiques.
Étant donné la gravité potentielle des réactions, une attention très
particulière doit être portée au moment de la consommation de ces
aliments chez les personnes déjà sensibilisées aux allergènes du latex.
Il est recommandé de consulter un allergologue afin de déterminer la
cause des réactions à certains aliments et de mieux connaître les
précautions à prendre.
Les troubles de l’oesophage
Il est recommandé aux gens qui souffrent de problèmes gastriques ou
oesophagiens (reflux gastro-oesophagien, oesophagite peptique ou hernie
hiatale symptomatique) de porter une attention particulière à la
consommation de tomates ou de jus de tomate. Il est possible que la
consommation de ces aliments provoque des douleurs oesophagiennes.
Le syndrome d’allergie orale
La tomate fait partie des aliments pouvant être incriminés dans le
syndrome d’allergie orale. Ce syndrome est une réaction allergique à
certaines protéines d’une gamme de fruits, de légumes et de noix. Il
touche certaines personnes ayant des allergies aux pollens de
l’environnement et est presque toujours précédé par la fièvre des
foins. Ainsi, lorsque certaines personnes allergiques à l’herbe à
poux consomment la tomate crue (la cuisson dégrade habituellement les
protéines allergènes), une réaction immunologique peut survenir. Ces
personnes présentent des démangeaisons et des sensations de brûlure se
limitant à la bouche, aux lèvres et à la gorge. Les symptômes peuvent
apparaître, puis disparaître, habituellement quelques minutes après
avoir consommé ou touché l’aliment incriminé. En l’absence d’autres
symptômes, cette réaction n’est pas grave et la consommation de tomate
n’a pas à être évitée de façon systématique. Il est toutefois
recommandé de consulter un allergologue afin de déterminer la cause des
réactions aux aliments végétaux. Ce dernier sera en mesure d’évaluer si
des précautions spéciales devraient être prises.